Bon anniversaire.
Je pleure en silence parce que personne ne répond. Parfois j'ai l'impression d'être entourée d'une armée de sourds liguée contre moi, je vous vois rire de ces choses graves, ou que je n'arrive plus à prendre à la légère. Je vous vois danser et mes pieds à moi pèsent des tonnes, je perds l'équilibre, je vacille et je tombe. Et qu'est-ce que ça change si je me relève seule ou pas du tout ?
Je ne fais que penser aux secondes qui m'écrasent, qui m'étouffent comme un poing logé dans le plexus, je ne fais que chercher le bout du tunnel, et les murs suintants menacent de s'écrouler. Les mètres passent au compte-gouttes.
Pourtant le temps des autres semble passer vite, je ne comprends pas. Et pourquoi je vous écris. Vous vous fichez bien que mon monde s'écroule. Mes larmes s'écrasent sur les touches du clavier. Ma vue se brouille et tant mieux, qu'est-ce qu'on à l'air con quand on pleure..
Bien sur ce serait plus facile avec des bras dans lesquels me loger. Peut-être que je penserais à essuyer mes larmes avant que mes paupières ne rougissent et que finalement tout mon visage ne se marbre d'écarlate. Qu'est-ce que ça peut bien foutre.
Ce qui me chagrine, c'est que ça ne vaut même pas la peine de vous réveiller de votre torpeur, vous auriez trop mal, et ce n'est pas ça que je veux non plus. Alors dormez mes chéris, et laissez moi pourrir dans un coin de votre tête. Je finirai bien par disparaître.
Et toi qu'est-ce qu'il faut que je fasse, que je te dise ? De toute façon je ne te retiens que du bout des doigts, du bout des cils et -pouf!- tu n'es déjà plus là.
Je crois bien que je t'aime, bonne chance.