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Mam'zelle Bulle
14 juillet 2006

Come along with me

Comme deux anges couchés sur un lit de soie, ta tête doucement posée dans le creux de mes hanches. Je ne crois pas que tu dors, tes boucles sombres cascadent dans ton dos et te chatouillent les joues, tes paupières diaphanes sont fermées sur tes prunelles, et tu ne dors pas, tu me caresses avec ton souffle.
J'aimerais pouvoir te dire que je suis bien, mais je suis comme blasée, j'en veux trop, et je ne suis pas un ange, ni une princesse.
On dit des yeux verts qu'elles sont des sorcières, et j'ai cette triste tendance à y croire, croire que je ne peux que contempler le beau sans jamais l'atteindre, ou bien le détruire d'un battement de cils. Mes ailes sont noires, je te suis un papillon de nuit, je te fascine mais je t'agace, je vole trop vite pour m'écraser entre tes paumes, mais je suis trop mal assurée, je chancèle, je me colle trop à cette lumière bouillante, je ne sens pas la fumée et pourtant tu as brûlé mes ailes, et je tombe, je tombe de si haut sur le sol froid, je ne peux plus bouger, condamnée à ce que ton soleil me consume.

Tu ouvres les yeux, tu déplaces ta tête sur la hanche et tu me fais mal, mais le soleil de plomb m'empêche d'ouvrir la bouche, des murmures empâtés s'échappent et s'éteignent. Tu sais que tu me déranges, toi non plus tu n'es pas un ange, et tu voudrais me punir d'avoir prétendu ainsi.
Comme Icare j'ai volé trop haut, mais en-dessous il n'y a pas la mer, juste le marbre glacé, vos doigts accusateurs et vos rires moqueurs. Je suis nue, il ne reste rien de mes ailes, je tente vainement de cacher mes seins et de ravaler mes larmes, mais là c'est ta voix que j'entends, ta voix calme et grave qui me percute de plein fouet. Tu ris de moi, je voudrais que tu te taises mais mes mots sortent commes découpés au hachoir et enveloppés dans une bulle capitonnée, tu t'éloignes, elle est à ton bras, et pendue à tes lèvres. Je te hais de me laisser ici, et je me hais de t'aimer quand même.
Est-ce que c'est la pluie, ou les larmes qui brouillent mon regard, je ne sais pas. Je ne sais pas non plus depuis combien de temps je suis étendue lasse, mais tu es revenu. Tu es le pire des hypocrites et moi je t'aime comme une imbécile. Je peux me relever et te laisser, mais je te tends la main. Et je sais que tu la prendras.
Il est des choses comme celle-là, qui ne s'expliquent pas.
Pourquoi toi malgré elle, et moi malgré toi, nous sommes incapables de nous résister.

Je sens que je tombe, et inexplicablement je sais que tu plonges avec moi.


29
La Belle aux Pois.


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Commentaires
B
La belle bulle a sortie sa robe du soire. Sa magnifique envellope charnelle ainsi masquée elle se laisse apparaitre dans ce monde peuplée de monstres diformes et baveux, tandis que son exprit s'échappe. Tu grimpes, et tu grimpes encore alors que les barbares s'attrapent et s'egorgent avec des mouvements mecaniques, étudiés et assurés. Mamzelle bulle, tu es belle quand je te regardes, perchée sur ton nuage, insoucieuse du vent qui t'emporte sur les pics accerés de montagnes dont l'ombre se portaient déjà sur ta figure depuis longtemps et pourtant troublée par ce monde tellement insignifiant pour ta superbe.<br /> <br /> Les égoïstes, les mal-aimant et les traitres ont pris d'assaut mon hospice. Mon obligé à me convertir à leurs cultes immondes du "pense pour toi", "suis le troupeau" et "ne profite pas des instants heureux". Mon cerveau se déchire de tourner en ronds, de penser du vent sans consistances, sans avenir et de tout de façon sans présent. Toi tu virevoltes par dessus le champs de bataille, cuillant précieusement les goutes sucrées, perchées à la cime des herbes grasses et gorgées de soleil.<br /> <br /> Je t'appelle, moi qui suis en bas. Hier comme toi, aujourd'hui comme eux, piégés dans leurs pensés goudronneuses.<br /> Je t'implore pour que tes yeux cristals se posent sur moi, pour que tu me vois. Mais moi cadavre dans ce cimetière je crains que tu ne me trouveras jamais.<br /> Je te prie, ma déesse. Celle que j'ai pu voir comme paumée et qui se révelle éclatante.<br /> <br /> Et maintenant je me meurs, attendant encore et toujours que tes lèvres remuent tes pensées par l'echo de mon nom, comme le tien résonne dans les miennes.
Mam'zelle Bulle
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