19h56, Lyon Part-Dieu

Encore cette sensation de porter le ciel sur mes épaules, je m'enfonce dans le sol sans pouvoir faire quoi que ce soit, j'ai du ciment jusqu'aux genoux, et pourquoi ces gares me donnent envie de rire autant que de chialer, pourquoi je ne peux pas retenir mes larmes en regardant défiler inexorablement le paysage derrière la vitre et pourquoi tout le monde est-il aussi indifférent ?

Je rentre chez moi avec la sensation d'avoir 100 kilos de goudron dans chaque pompe, le ciel fait comme un couvercle d'ouate dégueulasse au-dessus de ma tête et je me demande si la journée peut se terminer encore plus mal. De la vapeur noire me sort des idées et je rajoute mon nuage à l'étendue cotonneuse dans le ciel.
Mais en fait le monde n'était pas si fâché. Je fais courir mes doigts parmi les enveloppes, et puis elle est là. J'adore la sensation qu'on a quand on décolle la languette d'un seul coup et qu'on extrait ce qu'on attend le plus.
Je me fais un déca, je me roule dans un plaid et je souris de satisfaction.
A dans 16 jours.