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Mam'zelle Bulle
23 octobre 2005

Ses yeux

Je déambule dans des couloirs sombres, frappant à chaque porte, essayant en vain de retrouver des étoiles que j'ai perdues, derrière une de ces portes, mais elles sont toutes identiques et je ne trouve pas.
j'avais juré ne jamais les perdre, j'avais juré de toujours veiller sur elles et quoi qu'il arrive, les garder toujours en sûreté, tout au fond de mes yeux.
Mais un matin je me suis réveillée, et mes étoiles n'étaient plus là.
Mon reflet pâle me regardait, sans expression, et je n'ai pas vu mes étoiles, à la place, j'ai vu le vide.
Alors j'ai pleuré, pensant que peut-être cela les ramènerait, mes les larmes coulaient sur mes joues, froides comme la glace, et mes étoiles ne revenaient pas.
Alors j'ai ouvert la porte, et j'ai posé mes pieds sur la poussière du perron. A gauche, à droite, il n'y avait que des portes noires, identiques, et j'ai crié tellement fort, tellement longtemps, que quand je me suis arrêtée, je me suis écroulée sur le sol froid, et toute la chaleur s'est envolée.
Elle n'est pas revenue. Mes étoiles non plus.
Alors j'ai marché. Je déambulais depuis tellement longtemps, pour les retrouver, que mes pieds ne touchaient plus vraiment le sol, et mes épaules nues ne sentaient plus le souffle glacé qui les enveloppait.
Je ne m'attendais même plus à les trouver, mais je marchais, parce qu'un espoir aveugle me faisait tenir, et me disait tout bas qu'un jour, elles reviendraient vers moi.
Alors j'ai ouvert encore une porte, une centième, une millième porte peut-être, et j'ai senti leur chaleur.
La porte s'est ouverte sur une chaude soirée d'été, et en sentant l'herbe mouillée sous mes ballerines, en humant l'air autour de moi, je n'ai eu besoin que d'un instant pour savoir qu'elles étaient là, quelque part sous ce clair de lune, tout près de moi.
Je me suis assise contre le tronc d'un arbre, et j'ai attendu. Un souffle chaud est venu me caresser le visage, et le vent a poussé mes étoiles jusqu'à la prunelle de mes yeux. Elles m'ont murmuré au creux de l'oreille qu'elles avaient été enlevées, et qu'elles ne pouvaient pas s'enfuir. Mon coeur s'est déchiré, et même en les gardant bien au chaud sous mes paupières cette nuit-là, je les sentais repartir, et je ne pouvais que les effleurer du bout des doigts, pas les retenir.
Cette nuit-là, elles m'ont serrée dans leurs bras, elles m'ont réchauffée,  mais à l'aube, je n'étais déjà plus qu'un petit tas de cendres, et mes étoiles étaient reparties.
Depuis rien n'est plus pareil, tout est fade, tout est gris, mais au bout du chemin, la nuit, je vois dans mes rêves mes étoiles qui veillent sur moi. Je les retrouverai, même si je dois ouvrir encore autant de portes qu'il y a galets au bord de l'eau.

Un jour, je te rappellerai mon Amour.


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Commentaires
L
C'est vrai, j'ai été étonnée aussi car plusieurs fois, j'ai eu l'impression de lire chez toi des pensées que je n'aurais pas pu mieux exprimer. Merci pour ca, et merci pour tout le reste aussi, même pour ce que tu appelles ton égoïsme, je ne le vois que comme une immense sensibilité, qui fait ton charme, et qui me donne envie de te dire que je serai là pour toi, si un jour tu en as besoin. <br /> Merci encore, Aleks.
A
Il fut un jour où ma soirée fut ensoleillée par les écrits d'une charmante demoiselle.Elle se nomme Léa.Dans mon égo le plus énorme soit-il,j'ai trouvé quelques ressemblances entre elle et moi.Ainsi,dès que je le peux je viens voir ce qu'il se passe par ici.J'ai eu peur de te perdre,Léa.<br /> Heureusement,ma souris est passée sur le mot "là".<br /> Et quel étonnement de te savoir près de moi.
Mam'zelle Bulle
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