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Mam'zelle Bulle
5 décembre 2006

Songe des Micruscules

L'autre jour je rêvassais encore dans le bus, pendant que ces deux gamines espagnoles braillaient comme des truies qu'on égorge et que tout le monde penchait dangereusement vers la crise de nerfs, je m'imaginais, je dessinais des formes dans la buée sur la vitre, je rêvais d'une jeune fille qui dansait pieds nus avec une jupe blanche, et il y avait ce garçon qui regardait la jeune fille. Elle sentait le caramel et lui, avec ses yeux en amande et ses lèvres mandarine il voulait la goûter, seulement elle était trop loin pour lui, bien qu'à quelques pas. Les mots sortaient de ma tête comme pousse un framboisier, et dans le rêve il faisait soleil. La musique je l'entendais comme si j'y étais, et j'y étais, je dansais. Et ce garçon me regardait. Puis c'était la nuit, et les fameux lampions revenaient encore, comme toutes les autres fois, et j'avais la tête qui tournait. Je dansais avec lui et j'allais lui dire...
Pouf. Réveillée. Plus de piles dans le mp3. La plus grande des deux chipies a changé de position et me shoote maintenant frénétiquement dans le tibia. Le type à côté de moi me renifle dans les oreilles et il plane dans ce bus une atmosphère tout à fait désagréable de déception et d'exaspération. Que je suis probablement seule à ressentir sur le moment.
Parce que là oui brusquement je me sens seule, à regarder ces gens au regard vitreux alors que lui, il pétillait, les écouter parler platement du temps qu'il ne fait jamais, dans ma tête il faisait soleil et ils avaient l'accent qui chante.
Le front collé à la vitre, il pleut dehors maintenant. Je viens de rater mon deuxième bus et ca m'est égal. Je serai trempée, mais est-ce que je ne le suis pas déjà, submergée à l'intérieur par un tas de vagues plus hautes que moi.
Je suis absolument trop sensible, même si je me montre en bloc de ciment. Je ne saurais pas comment me représenter. Peut-être un empilement de couches, du ciment au chocolat en passant par le citron, les braises, les roses, l'orage, l'ouate et la pluie, je n'en sais rien. Toujours est-il que je passe pour une fille équilibrée. Si vous saviez.
Les abymes himalayennes de mes sentiments.


coupe
You said you would love me till you die and as far as I know you're still alive...

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